Les garde-corps : normes et remplacement
Accroché aux immeubles, toujours au premier étage puis tous les deux ou trois niveaux selon les édifices, le balcon filant et son garde-corps en barrreaudage noir et à lisse plate est un élément constitutif des immeubles du clacissisme structurel et des ISAI en particulier. Il fait partie intégrante des descriptions de l'immeuble Perret type rencontré au Havre, comme on peut le voir sur le règlement de la Zone de Protection du Patrimoine Urbain et Paysager (ZPPAUP), la cadre de protection envigueur depuis 1995 du centre reconstruit.
Quand il est mal entretenu, le garde-corps en métal rouille, gonfle et se désagrège. Sa réparation est coûteuse. Mais un autre problème existe depuis 1988 : le garde-corps Perret n'est plus aux normes.
En effet, les dimensions du garde-corps Perret sont celles-ci : barreaudage espacé de 13 cm, poteaux tous les deux mètres (avec une accroche centrale) pour une hauteur de 90 cm. Ce sont justement ces modestes proportions qui le rendent si élégant.
Le règlement de la ZPPAUP impose le remplacement à l'identique...en respectant les normes en vigueur.
Mais depuis 1988, la norme Afnor NF P 01-01 impose de nouvelles dimensions : barrodage espacé de 11 cm, poteaux tous les 1,5 mètre pour une hauteur de 1 mètre minimum (lire normes_garde_corps_NF ). Et ça change tout !
Voici un garde-corps aux nouvelle normes installé cette semaine.
A première vue, rien de choquant, même si, de fait, on remarque du premier coup d'oeil que le barreaudage est plus serré. Les proportions ne sont plus les mêmes, ces garde-corps sont beaucoup plus communs. Mais la sécurité n'a pas de prix, et on comprend aisément qu'elle prime.
En revanche, en regardant de plus près, deux détails attirent l'attention.
Tout d'abord, bien évidemment, en relevant la hauteur générale du garde-corps, on crée une différence de niveau aux raccords.
Mais c'est au niveau de l'angle que réside le problème de pose. Certainement pour ne pas avoir à refaire le béton, la société a laissé l'angle du balcon libre de poteau.
Alors que partout, dans toute la ville, le poteau est bien à l'angle. Et c'est justement ce renforcement de l'arrête qui participe à l'esthétique de l'ensemble.
Au-delà de l'erreur de pose, le positionnement de ce garde-corps a besoin d'être normé au plus vite. Que va-t-il se passer si chaque propriétaire fait poser son garde-corps à un endroit différent ? Les verticales ne seront plus du tout alignées.
Il faudrait donc que les garde-corps soient à la charge de la copropriété, et non à chacun des copropriétaires. Tout d'abord, cela permettrait un entretien régulier de l'ensemble, évitant ainsi au maximum le besoin de remplacement. Et ensuite, si besoin de remplacement il y a, l'ensemble d'un niveau pourrait être fait simultanément, évitant ces décrochages de niveaux fort problématiques.
Un changement du règlement de copropriété s'impose donc.