Volets blancs, volets gris

Les 3500 portes-fenêtres des ISAI sont équipées de volets extérieurs métalliques. D'une facture ingénieuse, ils se replient telles des persiennes sur le côté de chaque fenêtre et deviennent ainsi invisibles de l'extérieur. Cette discrétion est assurée par un débord du cadre métallique qui les soutient (lui-même en excavation légère à l'intérieur du cadre en béton de la fenêtre), mais aussi par une partie non ajourée du volet repoussée aux extrêmités. Ces volets sont donc montés à l'inverse de ce que l'on trouve habituellement, on les ferme en les poussant et non en les tirant. Un espace d'une trentaine de centimètres est donc préservé entre la porte-fenêtre et le volet fermé.

Outre de protéger les huisseries de chêne des intempéries (les façades ouest et sud sont beaucoup plus attaquées), les volets offrent un éclairage tout à fait particulier à l'intérieur des appartements, qui peut rappeler certains films noirs des années cinquante.

Les ISAI ont été livrés avec des volets blancs. D'abord par manque d'entretien, certains ont été peu à peu rongés par la rouille. Parallèlement, certaines copropriétés (V6 et V7) ont officiellement opté pour le gris, gris de l'acier galvanisé, ou simple revêtement peint.

En revanche, certains copropriétaires, dans un soucis de fonctionnalité, ont opté pour des volets en PVC blanc. Ces volets sont en opposition complète de style, tant du point de vue du matériau que de la facture. On les reconnait aisément fermés : ils n'offrent plus les ouvertures en persienne. Mais en position ouverte, leurs charnières restent bien visibles et viennent encadrer les portes-fenêtres de façon inélégante.

Il conviendrait de se mobiliser pour mettre un terme définitif à leur prolifération : ils défigurent les façades, et surtout font disparaître les pièces originales, éléments essentiels constitutifs des ISAI. 

Nous reviendront prochainement sur les rambardes, gardes-corps et huisseries: les règlements actuels des copropriétés pourtant augmentés depuis 1995 de la ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) semblent insuffisants pour protéger l'intégrité des façades.

Ces mêmes volets avaient déjà été utilisés dans l'immeuble d'Auguste Perret (1929-1933) rue Raynouard à Paris, siège de l'agence et de son appartement.