Le vide ordures
Tous les appartements sont équipés d'un vide-ordures.
Dans le projet d'origine, les ISAI, comme l'intégralité des ilots du centre-ville, devaient être construits sur une dalle de béton à 3,5 m du sol, dont le souterrain avait pour mission d'accueillir toutes les canalisations et surtout de permettre l'évacuation directe des déchets ménagers. Cette vision de la modernité, au travers de véritables considérations hygiénistes, a dû être abandonnée pour des raisons de financement et Le Havre n'a finalement pas vu le jour sur une dalle, mais sur son remblais de décombres.
Rescapé de ce besoin de salubrité et de commodité moderne : le vide ordures a cependant vécu. Cet accessoire apparaissant comme le chantre de l'hygiène s'est finalement révélé être une autoroute à microbes. Le contenneur à déchets laissé obligatoirement ouvert au bas de la colonne de déjection ne correspond plus du tout aux contraintes modernes, ni en terme de salubrité, ni en terme de développement durable en empêchant tout tri sélectif. De plus, certaines colonnes ne desservent que trois logements (dans les barres), multipliant ainsi le nombre de poubelles et alourdissant l'entretien.
C'est ainsi que les assemblées générales de copropriétaires votent depuis quelques temps la condamnation de ces appareils. On regrettera que cette décision intervienne colonne par colonne, et non pas de manière plus volontariste sur l'ensemble d'une co-propriété.
Reste que ces objets ne doivent pas disparaitre de nos cuisines. Ce sont les témoins d'une époque où les architectes commençaient enfin à prendre en considération le confort des habitants. Il serait dommage de les supprimer au seul motifs qu'ils ne servent plus.
De même, les coffrages des colonnes dans les cages d'escalier des barres, particulièrement travaillés (bétons lisse et bouchardé) contribuent en encadrant les fenêtres à l'élégance des lieux.